Arrivée au Cap Vert !

Bonjour à tous !

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Dernier jour en Casamance

Je n’ai toujours pas rédigé mon « billet » sur la Casamance, notre dernier mois a de nouveau été si riche que je n’ai pas encore pris le temps de vous conter tout ça par écrit. Il me faut aussi du temps pour « digérer » notre retour en Casamance, prendre un petit peu de recul pour réussir à le raconter, car c’était beaucoup d’émotions ce séjour : le retour d’Asikel en compagnie d’Yvain et Ayla, des retrouvailles, des nouvelles rencontres, de la musique, le spectacle… J’ai pris de nouveau pas mal de photos et notre connexion internet était tellement mauvaise que j’aurais pris un temps fou à tout télécharger ! Nous avons retrouvé la 3G ici au Cap Vert, ça va redevenir plus simple pour communiquer !

Vous devriez donc recevoir de nos nouvelles d’ici peu et en attendant, on tenait quand même à vous annoncer que nous étions arrivés au Cap Vert, sinon vous alliez finir par vous demander ce que nous étions devenus !!

DSC02652_1DSC02685_1 Au campement chez Yves et Sosso, un havre de paix au milieu de la brousse

IMG_4214_1On a bien trainé en Casamance, on n’a pourtant pas réussi à faire repousser notre passavant à Ziguinchor et nous avons fini illégal au Sénégal planqué dans le bolong de Niomoune puis celui d’Erigna. Chaque jour nous repoussions le départ d’une journée, attendant une météo plus clémente… Asikel était revenu nous dire au revoir à Erigna, devant le campement d’Yves et Sosso, et on est resté 3 jours ensemble ! DCIM100GOPRONous avons expérimenté un nouveau concept en Casamance : le mouillage à couple, à 3 bateaux avec celui de Maima !On s’est offert de splendides dernières balades en brousse, nos derniers apéros de cockpit tranquille dans le fleuve puis après nous être dit au revoir, nous avons encore repassé un jour supplémentaire un peu plus loin dans le bolong devant une magnifique petite forêt de Baobab.

Nous ne sommes partis que vendredi midi dernier, avec deux bateau-stoppeurs, Thibaut et Quentin, et nous sommes arrivés mercredi en fin d’après-midi sur l’île de Boa Vista. Ils avaient eu nos contacts avec Festina Lente avec qui ils ont passé le nouvel an aux Canaries et ils avaient envie d’aller au Cap Vert. Après avoir trouvé un bateau pour Dakar, ils nous ont rejoint en Casamance pour faire la navigation avec nous. Au départ, on s’était dit qu’on la ferait en famille et puis cette opportunité s’est proposée, on a dit oui, et on n’a pas regretté !

Car après 2 mois et demi dans les bolongs, des mouillages hypers calmes, plus de vagues ni de houle… On savait que le retour en mer serait dur, on appréhendait cette navigation depuis un moment, et on avait bien raison : 5 jours de près, une allure pas agréable, on s’est bien fait brassé, le genre de navigation qui me ferait dire que je n’aime pas le bateau !!

Il faut dire que ça commençait moyen… On était à peine sorti du fleuve Casamance que les toilettes se sont bouchées (génial, le retour au seau quand ça gite à fond, le rêve ! En plus, Yann a passé la première après-midi à les déboucher sans succès, sympa comme début de nav !). On a aussi retrouvé un « ver de cochon » dans le pied de Noanne, c’est comme ça qu’ils appellent ça en Casamance, on les attrape sur la plage, à cause des cochons qui y trainent, ces vers profitent de petites plaies au pied, ou passent par les ongles (Noanne c’était ça) pour rentrer dans la peau. Rien de grave mais faut vite le voir pour l’enlever car ça creuse vite dans la peau. Bref, il fallait qu’elle choppe ça la veille de partir, et qu’on le voit une fois partie, bravo !

Après tout ça, on a été calmé pendant les 2 premiers jours, assommés en mode réadaptation au mouvement de la mer… Et quand on dit qu’au bout de 2 jours ça passe, et bien nous (Titouan et moi), on a été malade le troisième ! Titouan qui est rarement malade a passé une bonne partie de la journée à vomir d’abord sur son père puis sur sa mère, pendant que moi j’étais aussi très mal avec un bon mal de bide. Et symboliquement, lorsque j’arrive enfin à le coucher le soir, je sors de sa chambre, je prends en vitesse la bassine et c’était à mon tour de vomir… J’avais gentiment attendu que mon fils aille mieux pour faire de même, la douce maman ! A peine relevée la tête que Noanne m’appelait en criant car elle avait mal au ventre, elle a voulu refaire un tour dehors pendant que dans ma tête encore toute en vrac, je me disais : « mais c’est quoi cette galère ??? ». Je n’avais pas vomi depuis le passage du Ras de Sein, c’est pour vous dire !

Vous l’avez compris, j’ai pas super tripé, 0 photo, 0 mammifère marin, 0 poisson pêché, 0 jeux… mais beaucoup de dessins animés ! Noanne a dit que c’était sa navigation la plus horrible même si elle n’a pas été trop malade, elle avait mal au ventre par intermittence, elle a quand même réussi à dessiner un peu et à prendre les choses avec acceptation, elle attendait patiemment que les jours passent ! Titouan une fois les vomissements passés avait retrouvé la forme, mais la cinquième nuit il a fait une grosse cession diarrhée à n’en plus finir, décidément ! Yann le capitaine toujours vaillant avait décidé de faire des crêpes !! Noanne a été se coucher sans manger, moi j’ai commencé à en manger mais j’ai direct mal digéré et Titouan a passé la nuit aux toilettes (enfin au seau !). C’était bien la première fois qu’on ne faisait pas honneur aux crêpes de Yann mais le lait et les œufs se marient mal avec la gîte… Cette navigation me confirme que je suis bien terrienne et que les vagues et mon ventre ne sont pas vraiment copains… C’était dur d’avoir de l’appétit, j’ai été incroyablement inefficace pendant ces 5 jours, affligeant, encore heureux de nouveau que nous avions pris des équipiers pour aider aux quarts et aux repas, merci Thibaut et Quentin !

J’ai donc capitulé la 5ème nuit, tenant Titouan sur le seau, j’ai demandé à Yann d’allumer le moteur pour ne pas passer une nuit de plus en mer !! Sur le coup ça a fait grogner le capitaine « Rohh, cramer du gasoil… » mais tout le monde était content d’arriver le lendemain en fin d’après-midi !! Bon, c’est moi qui raconte notre périple hein, Thibaut et Quentin n’ont pas été malades et ont tripé leur voyage malgré tout… Mais on n’était pas dans la même situation ! Et j’autorise maintenant Yann à commenter, ou même rectifier mon récit. Attention, pour une fois qu’il écrit sur ce blog, c’est un grand moment :

« Amis marins bonjour ! Je prends donc le clavier pour vous faire part de ma version des faits : le temps fut clément 15/20 nœuds Nord Nord Est quelques rares rafales à 25 nœuds, mer peu agitées à agitée , cap 300°/330°, bord de près sur une houle légèrement croisée de Nord Est. 5 jours de près certes un peu humide et légèrement ballotant mais pas de quoi inquiéter un breton, on a fait des crêpes, on a joué de la bombarde, on s’est fait branler comme des marins pêcheurs de Saint Quay, ça aurait pu être super entre collègues alcooliques bretons mais voilà, une fois de plus, la famille n’apprécie pas mon amour du près… J’essaierai donc à l’avenir d’éviter ces navigations tant redoutées de ma proche famille, c’est d’ailleurs pourquoi nous prenons maintenant le chemin des alizés ! »

Arrivée sur Boa Vista, la délivrance !

Arrivée sur Boa Vista, la délivrance !

Voilà pour ce récit épique ! Au départ on visait l’île de Sal mais on a décidé de s’arrêter avant sur Boa vista. Sur le coup, on s’est vraiment demandé pourquoi, avec l’impression que le calvaire continuait… Le mouillage n’était vraiment pas confortable, ça bougeait beaucoup avec de grosses rafales de vent, on ne se voyait pas sortir avec l’annexe, Yann a même pensé repartir direct !! Le décalage après le calme de la Casamance, fallait vite s’en remettre !! Mais l’ancre a bien croché, on a laissé passer la nuit et on s’est motivé à descendre le lendemain matin.

Sport le débarquement en annexe ! On s’est bien fait tremper mais on ne l’a pas regretté !! L’île de Boa Vista est splendide ! On a profité de la magnifique plage turquoise (Noanne même plus peur des vagues!!), mangé un bon cachupa local, acheté du fromage de chèvre tant attendu… ça y’est, on est arrivé au Cap Vert… et on est content malgré tout !! On pense même rester quelques jours pour aller se faire un bivouac dans les dunes avec les enfants !!

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Arrivés sur la terre ferme, trempés mais contents !

Voilà encore une leçon du bateau, on en a bien chié pour arriver jusqu’ici et on l’oublie rapidement tant la beauté de l’endroit vaut le détour. Ça se mérite !

J’ai essayé de changer un peu de mes récits de voyage idyllique pour vous faire partager ce que peut-être, aussi, la vie en mer d’une maman qui a pourtant bien les pieds sur terre (trop peut être !).

Et bien voilà, mon idée de base était quelques lignes pour vous annoncer notre arrivée, ça a un peu débordé… J’ai finalement « profité » d’une journée au mouillage trop mouvementée pour pouvoir descendre à terre pour vous écrire. Certes l’île est belle, mais le mouillage vraiment pourri, grosse houle qui nous fait tanguer, tanguer, et des vagues qui déferlent un peu partout et sur la plage, pas facile pour débarquer… Mais quelle idée de venir au Cap Vert au mois de février (le mois de l’année où ça souffle le plus) !

DSC02767DSC02775la plage de Boa Vista, paradis des surfeurs, mais pas des voiliers au mouillage avec les vagues qui déferlent juste à côté…

On va quitter l’île de Boa Vista demain, au final sans avoir pu bivouaquer à terre puisqu’on est resté coincé dans le bateau. De toute façon Yann ne se sent pas de laisser le bateau au mouillage alors que ça bouge beaucoup. On va se tenter l’île de Sao Nicolau, en espérant que le mouillage sera plus agréable, mais l’escale sera dans tous les cas très courte puisque nous souhaitons nous rendre au grand carnaval de Mindelo qui débute dès le 24 février.

Allez, la suite au prochain épisode, avec très vite je l’espère un petit retour en arrière sur la Casamance. Até logo !!

 

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6 réponses à Arrivée au Cap Vert !

  1. Le.goff dit :

    Ha quel.périple….bravo à la.maman et aux.enfants pour leur courage….bravo papa pour faire découvrir et oublier a ta petite.famille.tout ces moments.désagréables que.je serai incapable.d’assumer..grâce à vous je.voyage et on.le.vit.en.même.temps…merci pour tout ca…..a.bientôt dans.le.bzh j’espère…..bonne.continuation à tous…..Biz.flo

  2. Simone Audissou dit :

    Merci Pauline et Yann ! Ca fait plaisir de vous lire. L’aventure continue, alors ? Bravo ! Quelle lecon pour nous, terriens ! Bonjour du bout du chemin de fer, dans l’écrin de nos forets de pins interminables, bercés par les vagues du Bassin d’Arcachon classé Parc naturel national désormais (une sacrée news, depuis votre chouette passage ici). La 7e édition du Festival Ciné Sans Frontieres (on frise les 7 000 entrées, énorme, en plein hiver !) vient de se terminer avec un regard cette année sur le cinéma de Russie, Géorgie, etc. L’an dernier, c’était l’Iran… un réalisateur est meme venu de Téhéran. Toutes les infos sur notre site. Bon vent avec vos 2 poussins, trop mimi. Zont bien de la chance d’avoir des parents qui les emmennent voir le monde ! Amicalement. Pour toute l’équipe de CSF.

  3. André Chareyre dit :

    Cela fait plaisir d’avoir de vos nouvelles. Merci pour ce superbe récit et puis en prime le mot du capitaine, GÉNIAL.
    Nous gardons un très bon souvenir de notre passage au Cap Vert en 2012 et nous espérons qu’il en sera de même pour vous.
    Nous vous souhaitons une très bonne continuation et vous faisons à tous les quatre de gros bisous.
    Anne et André, bateau Tiare Moana

  4. dji dit :

    Salut la famille
    Et bien bravo pour avoir triomphé de ces moments de galère gastrique!
    Et merci pour ces belle images qui respire le calme,la tranquillité de cette terre africaine.
    Ici,certain jour commence à se faire printannier alors que d’autre reste encore sous le joug de l’hivers.Les journées rallonge.c’est cool.
    Bizh
    dji

  5. Trinquier dit :

    Toujours un grand plaisir d’avoir de vos nouvelles et de suivre vos péripéties… d’apercevoir Paolo et Sandra d’Asikel sur une des photos. Pour le mal de mer, ne jamais oublier la règle des 4 F (Froid, Faim, Fatigue et la Foif) et en général au bout de 48/72h c’est un vieux souvenir. Quant à nous, nous continuons notre « hivernage » de retraités à las Palmas, au mouillage Anuaanua et La Bête qui Bronze au ponton R sont là pour nous rappeler tous les bons moments partagés à Porto Santo. A bientôt de vos nouvelles. On vous bise. Corinne, Christian et samba.

  6. Anne et André CHAREYRE dit :

    André Chareyre dit :
    Votre commentaire est en attente de validation.

    février 19, 2017 à 11:09

    Cela fait plaisir d’avoir de vos nouvelles. Merci pour ce superbe récit et puis en prime le mot du capitaine, GÉNIAL.
    Nous gardons un très bon souvenir de notre passage au Cap Vert en 2012 et nous espérons qu’il en sera de même pour vous.
    Nous vous souhaitons une très bonne continuation et vous faisons à tous les quatre de gros bisous.
    Anne et André, bateau Tiare Moana

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